Début de mois, fin d’année !
Ce matin c’était la sacro-sainte réunion des managers, du mois et la dernière de l’année !
Il est 14h30, il arrive les mâchoires serrées.
– Bonjour, ça va ?
Il me répond : « oui » vite fait, me fait la bise et file dans son bureau.
Mouais, mouais, mouais, ça va vraiment pas !
– « J’en peux plus ! Je ne les supporte plus ! Je veux surtout pas devenir comme eux ! »
Depuis qu’il a rejoint « l’élite » de la société il y a quelques mois c’est toutes les fois la même chose.
Il m’explique : début de réunion :
– Le mot du Big boss ! (blablabla, blablabla, blablabla… histoire de remettre les pendules à l’heure)
– Séance d’auto-encensement individuel (installé dans son fauteuil, les jambes croisés (pour montrer qu’il est à l’aise) chaque manager se fait mousser au maximum en parlant de tout et de rien).
– Séance de dénigrement collectif et individuel du petit personnel non productif ou improductif (tous des fainéants, des bons à rien, des moins que rien dont ils sont prêts à se séparer. Ils oublient même qu’ils ont été collègues dans un temps pas si lointain, avec ces même personnes !)
– Séance d’encensement de l’équipe performante du moment avec classement (ça change régulièrement les dénigrés d’aujourd’hui seront peut-être les applaudis de demain, qui sait… « Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers » La Bible – Matthieu 20 . Je ne pense pas que ce soit leur manuel de référence pourtant !)
Voila les nouveaux objectifs ont été distribués !
Après une grande poignée de main hypocrite et une grande tape dans le dos (tout aussi hypocrite), ils se séparent.
Chacun déjeune comme il le souhaite (bel exemple de liberté) à ses frais bien sur !
Crise oblige, plus de repas conviviaux !
Il ne reste plus que des cons et croyez moi une sacré brochette !
De neuf heures à treize heures, je comprends qu’il soit moralement épuisé ce pauvre petit !
Il a tellement attendu cette promotion, que de le voir dans cet état ça me fait de la peine.
Il me dit : « je vais partir ! »
Le pire, c’est que je sais qu’il ne rigole pas !